Il faisait froid ce matin là à Ironforge. Le souffle glacial du blizzard qui sévissait à l'extérieur s'engouffrait dans les aérations et semblait rendre l'atmosphère plus respirable et plus saine.
Zargo se réveilla en sursaut, ne sachant pas comment il était arrivé ici. Il semblait avoir été couvert soigneusement et installé dans un coin où il serait tranquille.
La douleur le fit grimacer. Il avait l'impression que sa chair se serrait sur ses os.
Le temps pressait, Zargo comprit que ses jours étaient comptés si jamais il ne faisait rien.
Il ressortit de la ville, dans ce blizzard qui aurait transpercé la chair de tant de créatures et que lui ne sentait pas.
Il prit le temps de monter à l'endroit qu'il affectionnait tant, le sommet de Dun Morogh. Là haut, la tempête ne faisait plus rage, tant les nuages étaient bas. Il avait l'impression d'être assis sur les nuages et celui lui donna un sentiment de liberté qu'il apprécia vivement.
Il regarda l'horizon et tenta de rassembler ses souvenirs.
Il retourna le problème dans tous les sens et tenta de mettre un nom sur les personnes les plus susceptibles de lui en vouloir.
un nom lui revint soudain... "hersey... halsert.. albert... herbey...." il fronça les sourcils sachant qu'il ne tenait pas le nom dans son exactitude...
il frappa d'un coup du poing contre le sol et cria "HALSEY !! c'est ça ! Herbert Halsey !"
Il soupira comme si l'effort avait été tellement intense qu'il en était épuisé.
il se souvint alors de tout.
Cette nuit là, Zargo avait été assigné pour éliminer un apothicaire qui avait empoisonné la famille d'un homme d'affaires pour se venger d'un différend qui avait mené à la saisie de son échoppe et à son interdiction d'exercer. Il était alors en fuite pour éviter de rendre des comptes à la justice locale mais des indicateurs l'avaient retrouvé, de passage au Darkshire.
Un herboriste brillant et un Alchimiste hors pair qui avait nourri de noirs desseins depuis bien longtemps et qui ne s'était pas remis de cette affaire.
Il avait décidé de faire souffrir cet homme en lui supprimant à lui aussi ce qu'il avait de plus cher, sa famille.
A cette époque, le Darkshire était encore un village tranquille situé au fond du bois de la pénombre et les affaires de ce genre étaient rares.
Zargo ayant reçu ses ordres de ses commanditaires, il se mit en route. La nuit était tombée et il arriva près de cache de l'apothicaire. Il regarda en vitesse par la fenêtre et se camoufla. La porte de derrière était fermée mais restait le meilleur passage pour une attaque en toute discrétion. La serrure ne résista pas longtemps et Zargo entra dans une pièce mal éclairée et il était sur ses gardes.
Il entendit du bruit à l'étage et un homme semblait rire doucement, mais de façon désabusée.
"J'entends les démons qui viennent m'emporter... mais je suis deja à leurs cotés" dit il, alors qu'il avait senti la présence de Zargo.
Zargo resta calme et monta doucement les marches de l'escalier.
L'apothicaire se trouvait derrière la 2eme porte à l'étage. Il chuchota à l'attention du druide dont il ne faisait que ressentir la présence :"Tu peux me vaincre aujourd'hui, mais tu n'emporteras pas cette victoire pour l'éternité..." il cria alors " Je me présente à toi ! viens ! commets ton forfait immonde assassin !"
Zargo ne se laissa pas impressionner, il entra et se retrouva en face de sa cible.
"Un druide ?! mais qu'est ce que cela..." Zargo ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, après une transformation d'une rapidité fulgurante, il l'égorgea d'un coup de patte d'une puissance extrême.
L'apothicaire s'écroula dans un râlement et se tenant la gorge, il mourut rapidement.
Prenant la preuve du décès de l'apothicaire, Zargo ressortit par la fenêtre dans un saut félin gracieux.
Zargo revint alors à lui et sourit. Il comprit alors les mots de l'apothicaire. Il était atteint par le fléau et s'est laissé tuer sachant qu'il reviendrait à la vie... Et il tient sa vengeance...
Le salaud. La douleur revint à Zargo à ce même moment, comme si le docteur le tenait au loin sous le charme d'une poupée vaudou et qu'il s'amusait avec lui en écoutant ses paroles.
Le nom en tête, et bien déterminé à ne plus le perdre, Zargo descendit de sa montagne. Ce souvenir lui donna de l’énergie et de l’espoir. Mais il fallait s’en remettre aux autres… Il savait qu’agir seul ne serait pas la solution, et que de toutes façons il ne savait pas où trouver ce docteur pour le moment.
Trouver le docteur serait sûrement la voie pour trouver le remède. Mais où qu’il se cache, il ne prendrait sûrement aucun risque inconsidéré.